Les Skinheads sont issus de la vague mods. Comme ils vivent dans les même banlieues et quartiers ouvriers, les hard mods fréquentent les Rude Boys, jeunes immigrés antillais, surtout jamaïcains, dont le look est proche et avec qui ils partagent le goût pour la musique noire américaine (soul, rythm'n'blues) et jamaïcaine (ska et rocksteady). Vers 1968, les Hard Mods et les Rude Boys se confondent pour devenir les skinheads.
Certains prétendent que les premiers Skinheads se sont tondus les cheveux pour se distinguer des hippies. On raconte encore que beaucoup étaient ouvriers, donc obligés de porter les cheveux courts en raison des normes de sécurité. Plus probablement, il s'agit d'un moyen pour échapper à la police montée lors des émeutes ou des bastons. Ces Skinheads ne veulent pas ressembler à des hippies, les Skinheads sont issus de la classe ouvrière, les skinheads aiment se battre et détestent la police.
Le look Skinhead se standardise vite : cheveux courts (tondus ou coupés courts, mais rarement rasés à blanc à cette époque), favoris, polos Fred Perry, chemise à carreaux de marque Ben Sherman, bretelles, blue-jean style Levis 501 coupé court ou pantalon ajusté type sta press (rejet des pattes d'éléphant), chaussures Dr. Martens, rangers ou baskets, blouson style bombers jacket, harrington ou encore donkey jacket (manteau de docker), écharpe de son club de football préféré... Les jeunes filles portent des vêtements similaires et affectionnent la mini-jupe. La coupe de cheveux typique des Skinhead Girls, ou Birds, dite chelsea (cheveux tondus avec une frange longue sur le devant et quelques mèches longues dans le cou) apparaît à la fin des années 1970 seulement.
Ces Skinheads écoutent ou jouent du street punk et de la Oi ! !, c’est-à-dire une forme violente et radicale de punk-rock. On retrouve dans cette musique la base du punk-rock, mais aussi l'influence des chants de supporters de football et le style glam-rock dansant du début des années 1970. Cette musique doit susciter chez le jeune auditeur (et surtout le spectateur des concerts) l'envie de danser, de pogoter, mais aussi de reprendre les refrains en chœur, de se mêler aux autres dans une communion de rock, de bière et de sueur.
Oi!, en argot cockney, est la contraction de l'apostrophe : Hey you !. Les groupes précurseurs, sont Menace, Cock Sparrer ,Sham 69, ou Skrewdriver, Angelic Upstarts, Cockney Rejects, Business, The 4 Skins, Last Resort, The Oppressed.
Cette époque connaît aussi un revival rocksteady, ska et skinhead reggae qui contribue à populariser le style skinhead avec des groupes comme Madness, The Specials, Bad Manners ou The Selecter de chez Two-Tone Records.
Cette seconde époque skinhead est aussi marquée par la récupération politique du mouvement. C'est déjà l'extrême-droite qui cherche à s'implanter. À la fin des années 1970, l'extrême droite britannique (British National Party et National Front) s'implante parmi les jeunes punks et skinheads blancs issus généralement des classes sociales les plus défavorisées et en situation de marginalisation. Les provocations de quelques punks, comme Sid Vicious qui arborait souvent un t-shirt à croix gammée, ont fait penser à certains que les vrais rebelles étaient les nazis. Ian Stuart, chanteur du groupe punk Skrewdriver, est un exemple typique de cette dérive. Ian Stuart ne cache plus sa fascination pour Hitler et ne tarde pas à apporter directement son soutien aux associations néonazies, aussi bien au Royaume Uni qu'en Allemagne. Il est suivi par une partie des skinheads et certains punks qui adoptent un comportement de plus en plus violent et basculent vers l'extrême droite. Beaucoup sont des hooligans fascinés par la violence sous toutes ses formes.
Cette implantation de l'extrème-droite au sein de a scène skinhead est amplifiée par les médias : des journalistes peu scrupuleux se complaisent à assimiler les skinheads au nationalisme ou au nazisme, sans tenir compte de la majorité silencieuse qui n'adhère pas à l'extrème-droite. Écœurés par cette récupération de leur contre-culture et fidèles à leurs racines métisses, les skinheads antiracistes se regroupent à partir de 1979-80 au sein des SHARP (SkinHeads Against Racial Prejudice)
Les skinheads anti-racistes considèrent les nationalistes et les néonazis comme de faux skinheads et les appellent boneheads (littéralement "crânes d'os", en fait l'équivalent anglais de "crétin"). Les skinheads d'extrème-droite appellent leurs opposants reds ( "rouges" ou "gauchos" en français) ou redskins ("peaux rouges"). Ces termes, péjoratifs dans l'esprit de ceux qui les utilisent, ont toujours cours aujourd'hui.
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